Accident le plus fréquent sur le terrain, les petites coupures et saignements peuvent être facilement stoppés avec des plantes et champignons de nos forêts. Découvrez ci-après 7 expédients naturels et une vidéo pour stopper un saignement mineur sur le terrain.

Attention, les blessures les plus graves nécessitent l’utilisation d’une trousse de soin de qualité. De plus, vous devez être capable d’utiliser les divers outils permettant de répondre à une urgence (compresses, pansements compressifs, garrots, etc.). Une formation aux premiers secours est indispensable pour quiconque souhaite s’immerger en pleine nature. Les vidéos YouTube ne suffisent pas, adressez-vous à des organismes qualifiés (Croix-Rouge, Protection civile, etc.).

Une trousse de secours que je porte constamment sur moi lors des sorties et des formations. ©Alban Cambe

Les ressources présentées ci-après ne sont en rien des recommandations médicales. Toute blessure sur le terrain nécessite une prise en charge adaptée et responsable. N’espérez pas traiter une amputation ou une lacération profonde avec deux trois feuilles de noisetier et un garrot en racine d’if…


1 – Le polypore du bouleau

Champignon se développant sur les bouleaux (Betula spp.), le polypore du bouleau (Fomitopsis betulina ; anciennement Piptoporus betulinus) possède une chair blanche permettant de stopper les saignements. On lui connaît de nombreux autres usages qui sont détaillés dans notre article dédié.

Polypore du bouleau face supérieure du chapeau Fomitopsis betulina
Le polypore du bouleau présente un chapeau brun rappelant le cuir et une chair blanche permettant d’arrêter les saignements. ©Alban Cambe

2 – L’amadouvier

La star des champignons permettant l’allumage de feu. L’amadouvier (Fomes fomentarius) renferme un tissu duveteux appelé « trame » qui fut utilisée en tant que compresse hémostatique (qui arrête les saignements) lors des opérations et, notamment, des amputations (cf. « Les enfants du Capitaine Grant » de Jules Verne). Cette même trame permet d’obtenir une braise à partir d’étincelles. Lisez notre article sur l’amadouvier pour apprendre à l’identifier et l’utiliser.

L’amadouvier (Fomes fomentarius) est un champignon réputé pour l’allumage de feu. ©Alban Cambe

3 – Le plantain majeur

Identifiable à ses feuilles rondes et marquées de côtes (nervures) à la face inférieure, le plantain majeur (Plantago major) est un remède très efficace contre les urticaires. Piqûres d’orties ou d’insectes volants, il suffit d’en frotter quelques feuilles ou d’en mâcher et d’appliquer cette purée imbibée de salive sur la démangeaison. Cette même feuille de plantain majeur a la faculté de refermer les petites plaies :

Le plantain majeur pousse sur les bords de chemin où il adore être piétiné. ©Alban Cambe

« Comme si la plaie était cousue de fils d’or » peut-on lire dans l’ouvrage de Jean Palaiseul « Nos grands mères savaient ».

4 – La ronce commune

De la même manière que le plantain majeur, la ronce commune (Rubus fruticosus) possède un pouvoir astringent marqué. Les bourgeons sont les plus utiles dans ce cas. Ils sont également comestible avec un goût variable selon l’exposition au soleil : noisette à l’ombre, noix de coco au soleil ou même guimauve dans certains sous-bois.

Les bourgeons de la ronce commune sont comestibles et utiles pour stopper les saignements. ©Alban Cambe

5 – L’achillée millefeuille

S’il existe une plante réputée pour sa faculté à arrêter les saignements, c’est bien l’achillée millefeuille (Achillea millefolium). Présent toute l’année dans les pelouses, nous le récoltons en particulier dans l’arrière-dune, sur le littoral.

L’achillée millefeuille se rencontre régulièrement dans les pelouses. ©Alban Cambe

Il fait partie intégrante de notre trousse de secours car nous en conservons les feuilles séchées dans une petite boîte. Pulvérisées sous forme de poudre, appliquées sur une plaie, ces feuilles ont un pouvoir cicatrisant rapide. Nous avons pu l’expérimenter de nombreuses fois sur le terrain avec, notamment, une coupure au couteau assez sévère sur la main d’une novice.

Des feuilles d’achillée millefeuille que nous conservons dans notre trousse de secours. ©Alban Cambe

6 – La résine

La résine a été historiquement utilisée comme colle. C’est cette fonction qui est recherchée ici pour former une pellicule protectrice sur la coupure. De plus, elle possède un rôle antiseptique et anti-inflammatoire avéré. Parmi les essences qui en produisent, citons le pin, le douglas ou le sapin.

La résine de Douglas est utilisée comme antiseptique mais aussi et surtout comme colle qui couvrira la coupure. ©Alban Cambe

Les antiseptiques naturels

Dans la nature, les antiseptiques de fortune se reconnaissent souvent à leur odeur aillée. Ces composés soufrés limitent la prolifération des micro-organismes et peuvent être appliqués sur toute entaille à traiter. Parmi les antiseptiques les plus courants et les plus faciles à identifier, citons :

  • L’ail des ours (Allium ursinum)
  • L’ail triquètre (Allium triquetrum)
  • L’alliaire officinale (Alliaria petiolata)
  • L’ail cultivé (Allium sativum) si tant est que vous en trouviez des exemplaires frais.
L’alliaire officinale est un bon antiseptique sur le terrain en cas de coupure mineure. ©Alban Cambe

D’autres antiseptiques comme la résine sont abondants dans nos forêts mais nécessitent une identification stricte. Malgré ces expédients naturels, il est bon de désinfecter correctement vos plaies dès votre retour à la civilisation avec des produits de qualité médicale.


Davantage d’expédients naturels

Ces ressources qui nous soignent sont – très – nombreuses. La plupart d’entre elles sont également comestibles ou possèdent d’autres applications. Découvrez plus de 50 expédients naturels pour 15 bobos courants sur le terrain dans mon dernier ouvrage « Le grand guide du bushcraft » qui comprend également plus de 150 ressources naturelles utiles, comestibles ou médicinales.

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Stopper les saignements en vidéo :

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